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Le nouveau Pont Émile Hammerel

Publié le 07/04/2025

Bettembourg retrouve son lien

Vendredi 4 avril fut un jour historique pour la commune de Bettembourg. Pour ses habitantes et habitants, qui ont vu leur pont emblématique reprendre vie sous une nouvelle forme. Et pour les quelque 12 000 usagers quotidiens de la N13, dont le calvaire des déviations a enfin pris fin après 385 jours de fermeture.

La circulation a pu reprendre sur cet axe majeur du sud du pays, reliant les différentes parties de Bettembourg au-dessus des voies ferrées, assurant la continuité entre le nord et le sud. Pendant plus d’un an, la commune a dû organiser des détours, provoquant de nombreux embouteillages. Pendant cette période, la commune de Roeser s’est montrée solidaire en accueillant une partie du trafic et en facilitant les déviations sur son territoire.

Mais ce vendredi-là, c’était la fête à Bettembourg. Sous un grand soleil, l’inauguration a rassemblé de nombreux habitants dans une ambiance festive, avec musique et bonne humeur au rendez-vous. Un retour attendu pour un pont profondément ancré dans la vie locale.

« Ce pont, comme son prédécesseur, unit la ville. Et désormais, cette connexion est assurée pour les cent prochaines années », avait déclaré Laurent Zeimet, bourgmestre de Bettembourg, devant une foule rassemblée.

Le pont porte le nom d’Émile Hammerel, ancien bourgmestre de la commune, reconnu pour son engagement local et sa vision d’un développement urbain cohérent. L’ancien pont, construit au XXe siècle, avait atteint ses limites. Son état de dégradation avancée, combiné à l’évolution des normes ferroviaires et de sécurité, rendait sa réhabilitation trop complexe et coûteuse. La décision avait donc été prise de le démolir en 2024 pour reconstruire entièrement un ouvrage plus solide, plus adapté et pensé pour durer.

Le nouveau pont ne s’est pas contenté de remplacer l’ancien : il l’a amélioré sur tous les plans. Il offre désormais deux larges pistes cyclo-piétonnes, une meilleure visibilité, des fondations renforcées, une hauteur ajustée aux standards ferroviaires actuels, et une structure capable de résister aux charges modernes. Son design sobre, mais affirmé, s’intègre pleinement au paysage urbain.

18 millions d’euros

La ministre de la Mobilité Yuriko Backes avait salué la patience des riverains et la réussite du chantier : « Et merci aux habitants de Bettembourg pour leur patience. Vingt mois, ça peut faire beaucoup pour ceux qui doivent emprunter ce pont au quotidien. »

Sur le plan technique, l’ouvrage est une véritable prouesse d’ingénierie civile. Long de 148 mètres pour 22,5 mètres de hauteur, ce pont de type bow-string repose sur 1 300 tonnes de charpente métallique, suspendue à 44 câbles d’acier capables de supporter jusqu’à 100 tonnes chacun.

Préassemblé sur le parking de la gare, il avait ensuite été déplacé avec précision au-dessus de la ligne CFL — au cœur du deuxième nœud ferroviaire le plus fréquenté du pays.

Le coût total du projet s’est élevé à 18 millions d’euros hors TVA. Un investissement à la hauteur des enjeux de mobilité, de sécurité, et d’avenir.

Un passage retrouvé. Une connexion essentielle rétablie. Un pont tourné vers l’avenir, sans renier son passé.

Des perturbations sur le rail

Si les automobilistes peuvent se réjouir, les utilisateurs du train devront faire face à de nouvelles perturbations. Cette fois-ci, ce ne sont pas les travaux sur le pont Émile Hammerel qui en sont la cause, mais ceux des CFL sur la nouvelle ligne entre Bettembourg et Howald. Pendant les vacances de Pâques, du samedi 5 avril au 21 avril, aucun train ne circulera entre Bettembourg et la capitale. Les CFL mettront en place des bus de remplacement.
Durant l’été, la situation sera identique : comme en 2024, aucun train ne circulera entre Bettembourg et la capitale de mi-juillet à mi-septembre. Les travaux se poursuivront également au cours des deux prochaines années, impliquant qu’en 2026 et 2027, cette ligne sera fermée aux trains pendant les vacances d’été.

Ana Martins